Musique malaisienne

La Musique en Malaisie : un vrai mosaïque culturel

La Malaisie étant une mosaïque des cultures islamiques, hindouistes et bouddhistes, la variété de la musique malaisienne résulte naturellement d’appropriations de nombreuses musiques extérieures : indonésienne, thaïlandaise, philippine et chinoise. De surcroît, les nombreux immigrants ont apporté leurs propres musiques.

Gamelan :Le gamelan malais diffère de celui d’Indonésie non par l’instrumentation, mais par le répertoire. Il fut importé en 1811 avec une soixantaine de pièces musicales, dont la moitié fut perdue, et dont seulement une douzaine sont jouées régulièrement. Le style est plus simple qu’à Java, puisque tous les instruments jouent la mélodie, bien que les musiciens changent aussi d’instruments selon les pièces. Ariff Ahmad de l’Universiti Malaya a composé récemment de nouvelles pièces, grâce au système de notation sino-javanais (cypher). De même, Lou Harrison a composé un Concerto for Piano and Gamelan. Le gamelan est joué à l’occasion de cérémonies royales et plus rarement lors de festivités ou autres cérémonies officielles.

Les instruments de la musique en Malaisie:

– saron (metallophone) – gambang (xylophone) – keromong ou bonang (paires de petits gongs) – kenong (grands gongs) – gong et gendang ou tambours.

Nobat :

Le nobat, musique de Cour datant du sultanat de Melaka et réservée au faste des cérémonies royales ou religieuses, est exécuté par six musiciens jouant ensemble des paires de hautbois, de tambours et de gong. Ä l’origine il fut sans doute apporté par des marchands indiens avec quatre types d’instruments : serunai, nafiri, naqqara et mridang.

Musique indienne ou musique Tamouls :

C’est surtout la musique carnatique (Inde du sud) qui est prisée par l’importante communauté tamoule. Mais il existe aussi de la musique hindoustanie (Inde du nord). Tous les éléments traditionnels de ces formes de musiques, à savoir les râgas (modes musicaux) et tâlas (rythmes) sont respectés. De même, ces musiques sont jouées sur des instruments classiques indiens (sitar, sarod, etc.).

Il existe toutefois des orchestres indiens inspirés du modèle occidental avec notamment :

-cordes pincées : 4 vînâs – 2 tamburas.

-cordes frottées : dilruba – 9 violons.

-vents : venu – harmonium.

-percussions : mridangam – ghatam – tablâ.

-six chanteurs et dix chanteuses, plus un chef d’orchestre !

Musique syncrétique :

Résultant du métissage entre plusieurs musiques ou cultures, il existe des styles très variés à la frontière entre musique traditionnelle et folklorique, savante et populaire.

Joget : 

c’est une danse folklorique exécutée lors de festivals et de noces. Danse de couple, portugaise à l’origine, au rythme rapide, elle est accompagnée au violon occidendal, au rebana arabe (timbale), au gong du sud-est asiatique et un chant malaisin du nord-est.

Keroncong :

il vient de Java où il s’est développé sous l’influence portugaise, employant l’ukelele notamment. Il fut importé en Malaisie au XVe siècle.

L’un des styles, appelé langgam jawa, exploite des formules rythmiques empruntées au gamelan dans l’échelle pelog. À l’origine, il s’agissait de chants accompagnés au sitar indien, au rabâb et au suling, auxquels s’ajoutent les percussions du gamelan (gendang, kenong, saron et gong).

La musique malaisienne aujourd’hui : 

Aujourd’hui, on rencontre plutôt la guitare (parfois hawaïenne), le violon, la flûte, le violoncelle et la contrebasse, plus rarement un accordéon (ou un synthétiseur) ou un vibraphone. Seules les voix restent traditionnelles (échelle pelog ou slendro). Ce style a aussi la faveur des chants nationalistes et populaires. L’un des groupes les plus connus est « Orkes Keroncong Fajar Baru Kajang » » formé en 1952.

Ghazal : il est un poème d’amour d’origine perse et hindoustanie qui fut introduit au XIXe siècle. Chanté aujourd’hui en malais, il l’était à l’origine en hindi ou ourdou, accompagné au sarangi, au sitar, aux tablâs et à l’harmonium, version encore pratiquée par la communauté indienne. Le violon et le gambus (version malaise du oud arabe) ont remplacé les instruments indiens et d’autres tels que la mandoline, la guitare, la flûte, le taïko, l’accordéon, la clarinette et l’ukelele, sont apparus.